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III.4. Les réponses apportées par l'approche F+D aux difficultés de l'approche F+I


 

L'approche F+D tranche le noeud gordien de la catégorisation.

Elle ne manipule pas de symbole référant aux objets et aux classes d'une hypothétique réalité supposée objective.
Elle manipule uniquement des "marques", dont le seul référé est un courant électrique dans un capteur ou la valeur d'une variable informatique. Aucun lien n'est à fournir entre ces marques et les objets ou classes d'objets de l'environnement. Plus besoin de justifier ces deux postulats si contestables:

L'analogie pertinente pour l'approche F+I est celle de la langue.
L'analogie pertinente pour l'approche F+D est celle de l'image. L'environnement n'est pas appréhendé par des mots, forcément réducteurs et caricaturaux, mais par les descriptions, de véritables "images" dont les niveaux de gris sont les probabilités (voir figure 14). L'inférence n'est pas une manipulation linguistique contraignante mais peut être vue comme l'application d'un ensemble de filtres et d'opérateurs de compositions permettant de combiner directement les unes avec les autres ces différentes "images mentales".

Reste la raison fondamentale invoquée pour contester ces postulats, à savoir l'inévitable incomplétude d'un système formel pour modéliser un environnement physique. Le système formel probabiliste de l'approche F+D n'échappe pas plus à cette incomplétude que les systèmes formels logiques des approches F+I.

Fondée sur la conviction qu'il ne peut pas exister de description formelle des phénomènes physiques, totalement indépendantes de tout observateur, l'approche F+D renonce explicitement à construire de tels modèles. Elle postule, au contraire, que l'observateur, avec ses connaissances préalables et ses a priori, doit être impérativement pris en compte dans toute tentative d'automatisation de la perception, de la prise de décision ou de l'action. Elle ne cherche donc pas à construire de modèles d'une hypothétique réalité mais toujours à élaborer par l'expérience des descriptions d'une interaction entre un système sensori-moteur et son environnement, ou, autrement dit, du point de vue très "subjectif" que ce système peut avoir de son environnement. Adopter ce point de vue subjectif de l'observateur c'est reconnaître la nature par essence incomplète de la connaissance du phénomène et donc accepter qu'il subsiste irrémédiablement des sources d'incertitudes. Le principe de maximum d'entropie garantit et donne les moyens de construire la meilleure représentation "subjective", incertaine et incomplète possible de l'interaction entre l'observateur et le phénomène. L'incertitude sur les inférences, exprimée en terme de probabilité, traduit la reconnaissance explicite de cette incomplétude.

Finalement, l'approche F+D en utilisant PaL répond bien aux objectifs qu'on lui avait fixés en donnant des réponses approximatives aux questions jugées pertinentes, par essence vague et en récusant qu'une réponse exacte puisse être apportée à autre chose qu'une question trop formelle pour être sensori-motrice.


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