Pour un robot, nous appelons espace sensori-moteur, l'ensemble des valeurs
possibles pour les signaux venant de ses capteurs et envoyés à
ses actionneurs.
Le robot peut, en partie, contrôler son interaction avec l'environnement
en choisissant des valeurs pour ses variables motrices. L'ensemble des calculs
qui le conduit à faire ces choix se base non seulement sur les variables
sensori-motrices, mais aussi sur des variables internes, dites variables
d'état.
Nous appellerons espace des phases, l'ensemble des variables manipulées
par le système au cours de ses raisonnements. L'espace sensori-moteur
est un sous ensemble de l'espace des phases.
L'espace des phases est hautement structuré. Quand les valeurs de
certaines des variables sont imposées, les valeurs possibles pour
certaines autres sont très contraintes.
Prenons comme exemple le petit robot mobile Khépéra construit
par l'EPFL[9].
Khépéra est un robot mobile à deux roues, de 57 mm
de diamètre et 29 mm de hauteur, pour un poids total de 80g (voir
figure 9).
Khépéra vu de face
Khépéra vu de dessus
Figure 9
Il est équipé de 8 capteurs de lumières (6 devant
et 2 derrière) prenant des valeurs entre 0 et 512 en fonction décroissante
de l'intensité lumineuse (stockées dans les variables {L1,...,L8},
voir figure 10). Ces 8 capteurs peuvent aussi être exploités
en tant que proximètres infrarouges prenant des valeurs entre 0 et
1023 en fonction décroissante de la distance[1] de l'obstacle (stockées dans les variables {V1,...,V8},
voir figure 10).
Il est commandé par les vitesses de ses roues gauche et droite (stockées
dans les variables {Mg,Md}).
L'espace sensori-moteur de ce robot est donc un espace de dimension 18 construit
sur les variables {L1,...,L8, V1,...,V8,
Mg, Md}.
De ces variables sensorielles et motrices de bases on tire par prétraitement
les 4 variables Lum, Dir, Prox et Vrot:
[3.1]
[3.2]
Ces 4 variables, Lum, Dir, Prox et Vrot viennent
se rajouter aux 18 précédentes et on obtient un espace des
phases de dimension 22.
Figure 10 : les variables sensori-motrices de Khépéra
Cet espace des phases est effectivement très structuré.
Il existe d'innombrables et très fortes dépendances entre
ces 22 variables.
Par exemple :