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III.2. Principe de l'approche F+D


 

Comme l'approche F+I, l'approche F+D repose sur l'emploi d'un système formel manipulant des signes et obéissant à des règles purement syntaxiques. Par contre, les calculs formels ne sont plus rendus effectifs par le biais d'une interprétation reliant signes et objets de l'environnement, mais par le biais de descriptions codant les dépendances entre valeurs des variables de l'espace des phases.

Les signes manipulés par le système formel sont les valeurs des variables sensorielles, motrices et internes du robot. Ils n'ont pas pris individuellement de signification particulière. Pas plus que la couleur d'un pixel sur une rétine n'a de signification et ne permet de se faire une idée quelconque de l'image. Leurs seuls référés sont des courants électriques dans des capteurs ou des actionneurs, ou des valeurs de variables informatiques. C'est collectivement, par leurs dépendances mutuelles que les valeurs des variables de l'espace des phases prennent de l'intérêt. Ce sont ces dépendances que les descriptions vont coder sous forme de distributions de probabilités.

Une description est une notion mathématique tout aussi précisément définie que l'était le concept d'interprétation. Pour simplifier, disons qu'une description est définie comme une distribution de probabilités sur un sous espace de dimension n de l'espace des phases (défini par le choix d'une base de n variables {V1...Vn}).
Une description est construite par un processus d'apprentissage sur un ensemble de données expérimentales D à partir d'un ensemble de connaissances préalables C données au système par le concepteur. Une description est donc dénotée formellement :

[10] [3.3]

On peut, si l'on connaît P(V1...Vn|DC), calculer n'importe quelle probabilité :

[3.4]

Ces calculs sont purement formels, comme pour l'approche F+I, à partir de suite de signes et à partir de règles syntaxiques, on produit de nouvelles suites de signes. Cependant, alors que pour l'approche F+I, les règles syntaxiques sont, en général, inspirées par les règles de la logique, de l'algèbre ou de la géométrie, elles sont, pour l'approche F+D dérivées des probabilités.

Dans le cadre sensori-moteur, une description permet de rendre effectif ces calculs formels de manière originale.

Supposons que S soit l'ensemble de variables sensorielles de la description, M l'ensemble des variables motrices et I l'ensemble des variables internes (ou contextuelles). On peut alors, grâce à la description, traduire les résultats des calculs formels en:

Ces calculs ont les remarquables propriétés suivantes :



[10] La barre vertical dénote le conditionnement. V1 ... Vn sont connues coditionnellement à D et C. (voir paragraphe III.3.2).


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