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IV.1.2. Les syllogismes du raisonnement probabiliste


 

La logique est fondée sur les deux syllogismes suivants :

Cependant, il s'avère que nous utilisons constamment des versions plus "faibles" de ces deux syllogismes :

Le premier peut être énoncé de la manière suivante : si "Si A est vrai alors B est vrai" et si "B est vrai" alors "A devient plus plausible". La vérification que la conséquence d'une implication est vraie renforce la confiance que l'on a dans la prémisse de cette implication.
Un exemple de ceci est donné par les propositions suivantes:

La présence de l'obstacle ne garantit pas totalement que le capteur V3 réponde fortement[18], mais contribue certainement à nous convaincre que la valeur de V3 doit être élevée.

Le second syllogisme faible s'énonce : si "Si A est vrai alors B est vrai" et si "A est faux" alors "B devient moins plausible". Supprimer une des prémisses qui pouvait impliquer la vérité d'un fait donné, fait diminuer notre confiance dans cette vérité.
Dans l'exemple précédent, si le proximètre V3 ne répond pas, nous aurons plus de mal à nous persuader qu'il peut y avoir un obstacle.

Enfin, le troisième syllogisme est plus faible encore : si "Si A est vrai alors B devient plus plausible" et si "B est vrai" alors "A devient plus plausible".
C'est typiquement celui sous-tendant les enquêtes policières et les décisions de justice. "Si X est coupable alors il est probable que X ait laissé ses empreintes sur l'arme du crime", "X a laissé ses empreintes sur l'arme du crime" donc il devient plus plausible que "X soit coupable".
En fait, l'exemple pris pour illustrer les 2 syllogismes précédents est plutôt de cette nature, car la réponse élevée du proximètre avant gauche n'implique pas de manière absolue la présence d'un obstacle. Des exceptions à une telle implication sont toujours facilement imaginables[19].

La logique formelle est incapable de prendre en compte ces syllogismes "faibles" pourtant si utiles en pratique. Le raisonnement probabiliste les intègre naturellement.
De plus, il apparaît que si on se limite à des propositions de probabilité 0 ou 1 (certainement vraies ou certainement fausses), les règles du raisonnement probabiliste permettent de tenir tout raisonnement logique souhaité. Le raisonnement logique est donc un cas particulier du raisonnement probabiliste.



[18]Par exemple, le capteur ne repond pas aux obstacles trop sombres absorbant les infrarouges.

[19]Par exemple, le capteur V3 est "grillé" et indique la valeur maximum de 15 en toute circonstance.


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