La logique et l'approche F+I sont la théorie fondatrice et la
mécanisation du courant "symbolique" ou "cognitiviste"
qui suppose que la "pensée" a comme prérequis le
"discours". L'apport fondamental des probabilités et de
l'approche F+D est de proposer une théorie mathématique fondatrice
et un moyen de mécaniser l'alternative "sub-symbolique"
ou "antéprédicative" qui suggère que la "pensée"
puisse préexister au "discours". Ces deux options épistémologiques
fondamentales qui se sont opposées sous diverses formes dans toute
l'histoire de la philosophie et de la science sont ainsi remises sur un
pied d'égalité, quand à la possibilité de les
analyser mathématiquement et de les expérimenter informatiquement,
possibilité réservée jusque-là au seul paradigme
cognitiviste.
C'est dire l'ambition de l'inférence probabiliste et le nombre de
perspectives ouvertes pour poursuivre le travail décrit ici qui peut
être vue comme l'amorce d'un très vaste programme de recherche.
Plutôt que d'énumérer trop rapidement une trop longue
liste de travaux en cours et de perspectives possibles, nous préférons
en détailler une qui nous paraît à la fois fondamentale
et abordable : l'évolution contingente des connaissances préalables.
L'approche F+D est un moyen de surmonter nombres des difficultés
que l'approche F+I rencontre dans le cadre sensori-moteur. Cependant, il
incombe au concepteur du système sensori-moteur une tâche absolument
essentielle, le choix des connaissances préalables, qui conditionne
entièrement le succès de l'entreprise.
Sur le chemin vers " l'autonomie[24]
" des systèmes sensori-moteurs, l 'étape suivante est
donc de se demander s'il est possible d'automatiser au moins partiellement
cette tâche de sélection des connaissances préalables.
Nous pensons que la formalisation probabiliste rigoureuse et unifiée
de l'inférence et de l'apprentissage que propose l'approche F+D permet
de poser clairement cette question et d'envisager les voies à suivre
pour la résoudre. L'objectif de cette conclusion est de les présenter.